Cette tribune est parue sur le site de Libération
Antoine Brès et Béatrice Mariolle, architectes-urbanistes du cabinet BMCA, prônent une métropole pensée par la jeunesse des quartiers populaires.
La condition métropolitaine se distingue de la condition citadine par la diversité des espaces qui la composent. La métropole englobe ainsi une grande diversité de lieux, entre ville et campagne, dont nous partageons tous les ressources, chacun différemment selon notre mode de vie. Que nous séjournions en centre-ville ou en grande couronne, nous vivons dans un rapport de très grande proximité à une diversité de destinations, dispersées au gré de nos relations et liées à nos déplacements.
L’objectif ne se limite donc pas à densifier ce qui est déjà aggloméré et à y concentrer les fonctions pour dissocier un peu plus le centre de ses couronnes périurbaines et rurales. Il consiste surtout à mieux répartir les logements et les emplois dans l’ensemble de la métropole et à associer plus étroitement les territoires afin de créer une logique d’interdépendance au service de la transition écologique.
Il faut imaginer un Grand Paris, à partir du déjà-là, qui permettra d’échapper à la sclérose du centre historique et à la fatalité pavillonnaire et qui fera que la ville sera une des figures du bien vivre de la métropole.
Des territoires à énergie populaire : la métropole des «small acts»
La métropole du Grand Paris offre une opportunité historique de réparer les inégalités spatiales, de renouveler les formes et les acteurs du débat. L’implication des jeunes dans les enjeux climatiques et environnementaux déterminants pour mettre en place des processus et des projets sur le long terme, à l’instar d’une métropole écologique.
Dans cette perspective, nous avons esquissé ce que pourrait être la métropole solidaire de la sobriété énergétique, en collaboration avec les jeunes des quartiers populaires. A Nangis, à la Courneuve, à Bagnolet, à Créteil, à Bondy, à Melun et à la Grande Halle de la Villette, des ateliers, organisés avec des associations locales, des élus et les étudiants de l’école d’architecture de Paris Belleville, ont permis l’émergence d’une multitude de petits projets. C’est la métropole des «small acts», pour reprendre l’expression de Fran Tonkis, qui se réalise. Que ce soit des «stations de services» conçues à partir des arrêts de bus, au-delà du réseau des gares et des transports lourds ou des «monuments locaux» que les jeunes se sont appropriés dans leur quartier, la transformation écologique est en marche, grâce à une multitude d’initiatives créatives !
La métropole du Grand Paris doit initier un nouveau vocabulaire des espaces publics autour du sport, de la rencontre et de l’en-commun.
ANTOINE BRES, Architecte-urbaniste du cabinet BMCA
BEATRICE MARIOLLE, Architecte-urbaniste du cabinet BMCA
→ retrouver cette tribune sur le site de Libération
→ retrouver l’ensemble des tribunes publiées dans Libération